LE BILAN : 3 QUESTIONS à CORINNE GACHET, MAIRE DE LANCY
La mairie de Lancy devient « faiseur de Suisses » ?
Lancy accueille depuis longtemps des migrants, qui sont parfois hébergés dans des centres installés sur le sol communal. Ces derniers sont donc au contact de la population locale, mais également de tous nos services municipaux. Nous faisons le maximum pour contribuer à leur bonne intégration à Lancy, mais aussi en Suisse. Lorsque des initiatives locales allant dans le même sens sont portées par d’autres entités, nous sommes ravis de leur apporter un soutien. C’est ce qui s’est passé avec ce projet porté par l’Hospice général, dans lequel nous n’avons pas hésité à nous impliquer.
Quelle forme a pris le soutien de Lancy au projet « Yerenely » ?
Les porteurs de ce projet avaient très opportunément décidé d’impliquer les jeunes dans son organisation. Ce sont eux qui ont contribué à en définir l’itinéraire, les haltes, qui ont fait les réservations et contribué à trouver les fonds nécessaires à sa concrétisation. La Mairie de Lancy les a mis en contact avec les travailleurs sociaux hors murs afin qu’ils puissent travailler dans une petite buvette installée dans le square Clair Matin et générer des recettes leur permettant de contribuer à l’acquisition de vélos. Le service de la Police municipale est intervenu auprès d’eux pour les sensibiliser aux règles de circulation à vélo. Nos agents les ont même escortés le jour de leur départ, le 16 août dernier ! Le service des Sports, qui contribue de longue date à favoriser l’intégration des jeunes au travers d’activités physiques, s’est lui-aussi impliqué à leurs côtés. C’est évidemment également le cas de notre service social qui a répondu présent à l’appel.
Quel bilan tirez-vous de tout cela ?
A l’échelle de la commune de Lancy, nous avons montré que nos services savaient travailler en transversalité et mutualiser leurs compétences pour atteindre un objectif commun. En outre, je pense que ce type de projets a le mérite de présenter le phénomène migratoire sous un autre jour. Cette expérience particulière a permis de mieux connaître l’histoire de ces jeunes. Ils ne parlent pas beaucoup de ce qu’ils ont vécu, mais on sait que le voyage qui leur a permis d’arriver jusqu’ici n’a jamais été très simple… Le gage d’une bonne intégration passe donc pour une part par ce genre d’initiatives. Le projet Yerenely a permis de souligner l’importance du travail des acteurs sociaux, mais aussi la nécessité d’impliquer dans ce processus des figures tutélaires de l’intégration en Suisse. Ceci a été le cas, ici, au travers de l’athlète Tadesse Abraham, qui a pris en charge leur entraînement depuis septembre 2020 et les a encore accompagnés à peine revenu des Jeux Olympiques de Tokyo. Cette expérience vient confirmer que l’intégration est un travail collectif, dans lequel chacun a une partition à jouer.