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La nouvelle école et le parc de l’écoquartier de Pont-Rouge

Tous les détails sur la construction de cette école exemplaire.

La nouvelle école et le parc de l’écoquartier de Pont-Rouge
Photo: Adrien Buchet

Le nouveau complexe scolaire de Pont-Rouge accueille ses premières classes à la rentrée scolaire d’août 2023. Inscrit au coeur du nouveau parc Adélaïde-Sara-Pictet-de-Rochemont, cette école sert d’exemple pour sa situation exceptionnelle dans un poumon de verdure et pour sa conception au bénéfice de tout le quartier. Elle est également un modèle en termes de développement durable et les coûts maîtrisés de sa construction.

Inauguration

Le 5 septembre 2023 se tiendra l'inauguration officielle de l’école de Pont-Rouge, un groupe complet de 16 classes régulières (dont 12 sont ouvertes dès cette rentrée 2023) et de 3 classes intégrées (CLI) pour enfants en situation de handicap. Ce bâtiment, réalisé en structure mixte bois et béton, comporte des locaux répondant au besoin de l’instruction publique (salles de gymnastique, d’arts visuels, de rythmique) et du parascolaire (restaurant et locaux d’activités), mais également de salles qui pourront être louées (grande et petites salles polyvalentes, salles de musique). Constitué d’un sous-sol, d’un rez et de 2 étages, cet établissement scolaire s’articule autour d’un patio intérieur boisé et se prolonge sur de larges préaux végétalisés, ainsi qu’un agorespace multisport. Présenté au mois de juin aux futurs élèves et leurs parents, ainsi qu’aux représentant-es du Département d’instruction publique (DIP) et aux autorités des communes voisines, il a également suscité l’engouement des enseignant-es, aux dires de sa directrice (même direction que l’école En-Sauvy) qui a reçu de nombreuses postulations internes pour venir y enseigner. «Plus de 300 personnes sont venues découvrir en primeur, ce projet architectural de qualité, qui tout en respectant l’enveloppe budgétaire dévolue, est un projet phare et une réussite pour la commune», souligne fièrement Salima Moyard, conseillère administrative en charge du projet.

Chiffre clé

4 ans

Entre le lancement du concours d’architecture en 2019 et son ouverture en 2023, il aura fallu moins de 4 ans pour que l’école voie le jour. 

Au coeur d’un nouveau quartier

Projeté au départ pour un demi-groupe scolaire, ce bâtiment s’inscrivait dans un plan localisé de quartier (PLQ) prévoyant la construction d’immeubles d’habitation, qui ont été ouverts à la location entre 2020 et 2022. Après l’adoption du PLQ, le Service de recherche en éducation (SRED) a d’abord dit que l’école n’était pas nécessaire, puis qu’elle devait exister, et enfin qu’elle devait être doublée (au vu des nouvelles estimations d’élèves attendu-es) en un établissement scolaire complet de 16 classes. Un concours d’architecture a été lancé en octobre 2019. En octobre 2021, le Conseil municipal votait le crédit de construction de CHF 33 millions, permettant une fréquentation par un plus grand nombre d’élèves et une utilisation optimale des infrastructures prévues. «Ce fort engagement communal a permis une construction rapide. Aujourd’hui, ce chantier terminé permettra de finaliser les travaux d’aménagement extérieur de l’école et des immeubles voisins», souligne Salima Moyard. En tout, moins de 4 ans ont été nécessaires pour réaliser un bâtiment innovant par ses aptitudes énergétiques et ses qualités architecturales, optimal pour les élèves comme pour les riverain-es, ce qui est particulièrement rapide.
 

Une construction complexe

Première difficulté, son implantation sur une friche industrielle, qu’il a fallu nettoyer et dépolluer. Deuxième difficulté, les accès difficiles par une colline rejoignant la mairie d’un côté et les voies ferrées d’un autre côté. De par cette proximité, la construction devait répondre aux normes de l’ordonnance fédérale sur la protection contre les accidents majeurs (OPAM), notamment par l’absence de fenêtres ouvrant du côté des rails. Sa situation à l’angle nord de la parcelle a été pensée pour garantir la fraîcheur des salles de classe et pour optimiser les espaces paysagers ouverts. Enfin, il a fallu trouver un équilibre entre la volonté de privilégier des toitures végétalisées et la nécessité réglementaire des panneaux solaires – qui ont été installés sur des pilotis pour permettre la croissance de plantes, solution efficace pour lutter contre les îlots de chaleur urbains. Le tout présentait un défi organisationnel, mais le bureau d’architectes et la Commune, maître de l’ouvrage, ont réussi le pari d’une construction plus légère, moins énergivore, étendant au maximum la végétalisation des sols et des toitures et la récupération des eaux pluviales. La construction profite du chauffage à distance (CAD) du quartier et limite l’accès motorisé au maximum (pour SIS et livraisons uniquement).
 

"Une école dans un parc"

Ainsi nommé, le projet lauréat du bureau CCHE Lausanne SA s’est attaché à placer une école au centre d’un parc nouvellement réalisé. «Une centaine d’arbres y seront plantés d’ici début 2024, ce qui contribue à absorber le CO2, offrir des zones d’ombre et à améliorer la qualité de l’air. Ce parc municipal est entièrement destiné à la mobilité douce et offre une liaison piétonne avec le parc de la mairie par un cheminement perméable et accessible aux personnes à mobilité réduite», ajoute Salima Moyard qui rappelle que «l’ensemble offre un véritable poumon vert aux habitant-es du quartier et plus largement». Il permettra, tout au long de l’année, des activités en plein air aux différents publics, notamment la structure "agorespace" pour des jeux de ballons (football, basket et handball), qui reste ouverte aux enfants en dehors des horaires scolaires. Ce terrain multisports de petite dimension, particulièrement apprécié par les jeunes et placé au centre du quartier, deviendra un lieu de rencontre des familles en toute sécurité.

Des interventions artistiques ont été intégrées dès le début du projet pour agrémenter la façade borgne du bâtiment et l’entrée du parc. Le concours, proposé à des femmes artistes, a été lancé par le Fonds d’art visuel de la Ville de Lancy. La réalisation des projets des deux lauréates du concours a été encadrée par le service de la culture. De grands miroirs ont été incrustés dans la façade de la salle de gymnastique et un portail monumental souligne la circulation vers la mairie. Ces deux oeuvres parachèvent ainsi un ensemble équilibré, qui a pour mission de devenir un lieu de rassemblement et de loisir à l’échelle du quartier.

En savoir plus

La réalisation de ce complexe scolaire devait dès sa conception, répondre aux enjeux d’aménagement et d’environnement. La structure du bâtiment mêlant le bois au béton, répond aux critères de haute performance énergétique. Il est chauffé par des énergies à 90% renouvelables. Des panneaux solaires ont été installés sur la toiture, surélevés pour permettre un tapis de végétation au-dessous, qui absorbe la surchauffe pendant la belle saison. L’autre défi se concentrait sur les eaux de pluie, qui récupérées à l’échelle de la parcelle, sont acheminées vers un réservoir propre à l’école et serviront à l’arrosage de ses surfaces gazonnées. Enfin, finies les anciennes cuves souterraines, ce réservoir devient une noue, à savoir un bassin de rétention à ciel ouvert, large et peu profond qui recueille l’eau de ruissellement et verra apparaître la végétation d’un étang. Il aura une fonction de régulateur et de rétention d’eau pour tout le quartier.

La Ville de Lancy mène un travail pour limiter l’impact de la hausse des températures et de la prolongation des périodes de sécheresse. Ainsi, les préaux de l’école sont en partie végétalisés selon une nouvelle méthode qui évite le gazon piétiné et les traces de terre dans les couloirs. Cette prouesse s’appelle la pouzzolane et permet le paillage brun-rose de plantes sur un sol minéral, qui absorbe rapidement la pluie. Outre son effet drainant, elle ne se dégrade pas, ne s’envole pas et emmagasine la chaleur du soleil. Le reste de la zone a été plantée avec des arbustes qui garantissent également un rafraîchissement naturel. Les propriétés climatiques de ces aménagements extérieurs ont convaincu le Département d’instruction publique (DIP) et les autorités par leur contribution notoire à la réduction des îlots de chaleur, particulièrement ressentis sur les préaux et cours d’école. Un dixième de l’enveloppe globale de construction, soit 3 millions ont été dévolus aux aménagements extérieurs de l’école ainsi qu’au parc qui l’entoure.

La Commune souhaitait répondre au fort développement du quartier du Pont-Rouge et réaffecter cette zone sinistrée, anciennement artisanale et industrielle, proche des nuisances du trafic ferroviaire. L’ensemble aménagé propose aujourd’hui un espace de nature, constitué d’espèces diverses et de cheminements piétons secs car poreux, réalisés à base de sable et de minéraux. Il rétablit un équilibre avec les surfaces bâties avoisinantes.

Ce nouveau bâtiment propose deux salles de musique, prévues pour la location. Ces salles ont vocation à être utilisées par plusieurs groupes de musique en alternance selon un système de mutualisation. Elles comprennent un équipement de base (sono, batterie, etc.) et des armoires fermées, permettant à chaque groupe de musicien-nes de laisser leurs instruments et partitions sous clef, en dehors des horaires de leur location. La gestion mutualisée sera organisée par la commune.


L’intervention artistique Variations de Pauline Cordier, est visible sur le grand mur extérieur de la salle de gymnastique. Composée de plaques en acier inoxydable dont les formes sont inspirées des feuilles d’arbres, l’oeuvre fait face à la promenade et reflète l’environnement végétal.
Reliant les deux parcs, se dresse un portail en acier zingué, qui s’intitule SARA, conçu par l’artiste Angeles Rodriguez, et qui s’inspire des barrières vaubans.

Où se renseigner?

Chemin des Mérinos 16
1212 Grand-Lancy
Suisse

022 307 94 00
pontrouge-ensauvyatetat [dot] ge [dot] ch