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Journée annuelle des entreprises 2014
Journée annuelle des entreprises 2014

Les dirigeants des PME, PMI et multinationales recensées sur la commune sont chaque année conviés à ce rendez-vous désormais traditionnel, abordant des thématiques fortes de l’actualité économique lancéenne et régionale.

Cette 15e édition portait sur le thème "Genève / Lancy dans le Grand Genève de demain" (22 mai 2014, Grange Navazza, Centre de séminaires et de conférences)

Intervenants:
  • Christian Dupessey, Maire de la Ville d'Annemasse "Pour un développement économique équilibré des deux côtés de la frontière"
  • François Longchamp, Président du Conseil d'Etat "Le Grand Genève, une région privilégiée"
Journée annuelle des entreprises 2014
Une 15e édition autour du thème du Grand Genève.

 

Rétrospective

Le Grand Genève, une région privilégiée !

Tel est le thème qui a réuni plus d’une centaine de participants venu écouter deux orateurs de marque, MM. François Longchamp, Président du Conseil d’Etat genevois, et Christian Dupessey, Maire d’Annemasse, à l’occasion de la 15ème journée annuelle des entreprises lancéennes, organisée par les Autorités communales sous l’égide de M. François Lance, Conseiller administratif, et du Conseil économique communal.  Coïncidence, cette manifestation s’est tenue au lendemain de la votation populaire refusant d’accorder les crédits nécessaires à la mise en place de P+R en France voisine, d’où une attention particulièrement palpable dans la salle.

Le Grand Genève : une nécessité du bien vivre ensemble ! Si le Grand Genève concerne deux pays et deux cantons (Vaud avec le district de Nyon et Genève), Monsieur François Longchamp s’est notamment attaché à démontrer que le canton de Genève et le Genevois français sont deux territoires très dépendants l’un de l’autre, même si l’histoire les a séparés juridiquement il y a deux cents ans. Et c’est grâce à la grande perméabilité qui a toujours caractérisé nos relations que, finalement, nous vivons dans une région des plus dynamiques d’Europe avec des infrastructures que beaucoup nous envient.

Tout ceci n’est pas dû à la beauté des lieux, mais bien à des conditions cadres, qui nous sont propres, et que les accords bilatéraux et la libre circulation des personnes n’ont fait que renforcer.

La construction d’un tel espace ne va cependant pas de soi. Il y a tout d’abord un régime juridique et fiscal entre deux Etats fort différent à faire coexister. Ensuite, un certain déséquilibre existe entre une Genève qui a des difficultés à construire des logements et une France voisine qui en a la capacité, et à l’inverse, des voisins français qui ont des problèmes à créer des emplois et une Genève qui attire les travailleurs comme des aimants. Dans ce contexte, la mobilité et les transports sont devenus un véritable enjeu.

Aujourd’hui un certain nombre de menaces se profilent à l’horizon : est-ce que les entreprises suisses auront toujours accès au marché du travail ? Est-ce que le régime fiscal des frontaliers favorable à Genève ne va-t-il pas voler en éclat ?

Il y a donc nécessité de faire cohabiter ces deux territoires vraiment complémentaires. Et qui dit cohabitation, dit nécessairement capacité de dialoguer et de se comprendre, pour que les solutions les meilleures possibles soient trouvées, tout ceci dans le but du bien vivre ensemble. Sinon le déclin sera  irrémédiable. Est-ce cela que l’on veut ?

Le point de vue de l’autre côté de la frontière : porter ensemble le bien commun ! Et Monsieur Christian Dupessey d’insister : il est indispensable de veiller à un développement équilibré des deux côtés de la frontière. L’interdépendance économique est d’ailleurs telle qu’il n’est pas pensable d’avoir un avenir séparé, faute de quoi Genève qui en est le centre et la locomotive économique péricliterait et la région avec elle. Genève ne peut en effet se passer de sa périphérie. Il s’agit donc de porter ensemble le bien commun en dépit d’une réalité complexe qu’il convient d’accompagner au quotidien et de faire en sorte que la réalité du Grand Genève devienne celle de tous ses habitants.

Et la dynamique va se poursuivre. Ne prévoit-on pas à l’échelle du Grand Genève d’ici à 2030 +de 100'000 emplois dans la région dont 30% sur territoire français ? Et +de 200'000 nouveaux habitants ? Chaque année, plus de 1'000 entreprises voient le jour dont près d’une centaine dans le domaine des hautes technologies. D’où la nécessité de se préparer à cette évolution.

Il est vrai qu’il y a en filigrane une logique de concurrence entre les deux territoires, et que les pouvoirs publics s’investissent trop peu pour mettre en avant les avantages de part de d’autre.  Si la frontière peut paraître un obstacle, il y a lieu de promouvoir les atouts respectifs.

Le terme de « Grand Genève » peut paraître arrogant à certains. Cependant du côté français, et en référence au Grand Lyon, cela ne pose aucun problème ; l’identification est facile, car tout le bassin est tourné vers Genève, cette Genève qui constitue aussi bien la charnière que le lien entre la région Rhône-Alpes et ses 6,2 millions d’habitants et la Suisse avec ses 8 millions. Il est vrai toutefois que la structure reste illisible à beaucoup de personnes et que cela nécessite un travail en profondeur.

Et François Longchamp de conclure : instaurer un parlement transfrontalier serait une solution, mais le problème n’est pas simple car les règles ne sont pas les mêmes de part et d’autre de la frontière. Rien n’empêche cependant de mettre le métier sur l’ouvrage et de développer la transparence.

Marco Föllmi
Conseil économique communal