Exposition photos de Nicolas Delaroche

Depuis 2008, Nicolas Delaroche concentre sa recherche artistique sur les collections privées d’oeuvres d’art. Son regard de photographe dévoile par bribes des intérieurs où peintures, sculptures et autres objets d’art s’intègrent au mobilier. Fragments d’une intimité domestique, ces images nous font entrer dans l’essence même de l’acte de collectionner.

Du samedi 18 mars au dimanche 7 mai 2023
Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h

Ferme de la Chapelle
Route de la Chapelle 39
1212 Grand-Lancy

• Sans inscription
• Plus d'information au 022 342 94 38

En savoir plus sur Nicolas Delaroche

Pendant ses études à l’ECAL à Lausanne, Nicolas Delaroche a l’occasion de pénétrer dans les coulisses de plusieurs musées en Suisse pour faire une série de photographies sur ce qui est conservé dans les dépôts. La typologie des musées est variée. Le photographe se rend dans des centres d’art contemporain, des musées d’ethnographie comme le Musée des cultures de Bâle ou d’histoire naturelle. Le postulat de base reste le même : photographier dans des lieux peu ou pas accessibles ce qui n’est pas donné d’être vu, en résumé, donner à voir ce qui est invisible pour le public.

Présentée pour son diplôme, « Reconnaissance », mélange de photos prises dans des collections en Suisse romande et à Paris, constitue le point de départ d’un concept qu’il continue à développer aujourd’hui : faire une collection de collections d’art. Si ce premier travail portait encore un côté documentaire, la rencontre avec une collectionneuse pendant une résidence à Rome qui l’invite à faire un travail sur sa collection privée l’amène à une nouvelle manière d’aborder cette série. Disposant de plus de temps, il décide de tout photographier à travers le reflet d’un miroir qui crée un cadrage particulier que Nicolas Delaroche isole dans l’image finale sur un fond blanc. S’en suit un mandat pour illustrer le livre « De la géométrie sur les murs » sur la collection de Claudine et Sven Widgren, dont une partie a été donnée au MAMCO. Présentées avec un cadrage rond, comme si on regardait à travers une longue-vue ou un hublot, ces images ainsi découpées deviennent des compositions presque abstraites faites de surfaces géométriques.

En résidence en Chine, grâce à l’obtention d’une bourse de Pro Helvetia, Nicolas Delaroche part à la recherche de collectionneurs à Shanghai. Après un mois, une trentaine de personnes lui ouvrent leurs portes. Lorsqu’il a l’occasion de présenter cette série d’images, l’artiste poursuit sa réflexion sur le support d’impression des photographies, en choisissant un objet ayant un lien avec le pays d’origine des images, le rouleau pour la calligraphie.

Lors d’un séjour au Brésil, les images réalisées dans près de 50 collections privées sont ensuite imprimées sur des surfaces en béton, par analogie avec l’architecture moderniste de la ville de Brasilia, dont la construction de celle-ci est confiée notamment à Oscar Niemeyer à la fin des années 50 dans le but d’en faire la nouvelle capitale du Brésil.

Dernière en date, la série réalisée en France a pour support la pierre de Bourgogne.

Pour chaque série, le processus est identique. Le lieu de conservation des œuvres doit aussi être le lieu de vie de la personne qui possède les œuvres et qui la lui fait découvrir sur place. Cela permet à Nicolas Delaroche de mieux connaître les habitant-es du lieu, leur histoire et celle de la collection ainsi que les anecdotes liées à l’achat de chaque œuvre d’art. L’artiste reçoit ensuite la permission de circuler seul dans les lieux, exception faite des endroits qu’on lui a demandé expressément de ne pas photographier.

Plusieurs de ces séries sont présentées à la Ferme de la Chapelle lors de l’exposition consacrée à Nicolas Delaroche, du 18 mars au 7 mai. A travers ce regard très personnel sur les collections privées se dévoilent comme par un effet miroir les portraits esquissés des personnes qui les possèdent, tandis que les objets qui sont intégrés désormais dans ces environnements domestiques reviennent dans l’espace d’exposition d’une manière détournée pour redevenir des œuvres d’art à la recherche d’une collection à intégrer.